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Première partie:
Stratégies d'implantation et concurrences dans un espace
délimité: la ville
Comme nous avons vu, en introduction, le paysage médiatique local est train d'être bouleversé. Autrement dit, il n'est plus devenu stable. Les flux d'informations se sont complexifiés. Les acteurs locaux sont devenus plus de plus nombreux. Les supports se sont diversifiés. Pour préciser ces propos, il s'agira d'étudier au plus près ces bouleversements, cette reconstruction de l'espace urbain. En premier lieu, pour mieux comprendre ces transformations, nous mettrons l'accent sur le lien entre la ville et Internet. Puis, nous analyserons comment les city-guides se sont implantés et à quelles difficultés sont-ils confrontés. Enfin, nous nous pencherons sur les différents niveaux de concurrences des sites Internet d'informations en se demandant quelles sont les potentialités de chacun pour se développer. En somme, dans cette partie, l'accent sera mis sur le réseau et sa constitution. Pour cela, il faut l'étudier au niveau des relations. En d'autres termes, l'approche sera clairement communicationnel. I. La ville, la construction d'un réseau des réseaux La ville est par définition complexe, avec l'intrication de flux. "Dans le système urbain, plus encore que dans tout autre, rien n'est simple, ni stable. Tout est complexe, en évolution constante, solidaire, difficile. La modification naturelle ou humaine, plus ou moins spontanée ou planifiée, de l'un des éléments d'un tout comme une ville, rompt l'équilibre d'ensemble et entraîne des modifications d'autres éléments en vue de l'établissement d'un autre équilibre et d'autres solidarités, qui seront à leur tour remis en cause." Et la ville se définit à plusieurs niveaux: c'est un espace géométrique, un espace physique, espace économique, un espace urbanistique, un espace social et un espace-temps. La superposition de toutes ces "couches" constitue la globalité du champ dans lequel naviguent les médias d'informations. L'introduction d'Internet dans cet espace modifie ainsi son équilibre à plusieurs niveaux. L'arrivée des télécommunications, de l'information a modifié le schéma organisationnel urbain. C'est la mise en place de ces structures qui permet la mise en place et le bon fonctionnement d'Internet dans cet espace. Cf la mini Silicone Valley à Vaise avec l'implantation d'Infogrammes. Il faudra étudier également l'accès à Internet: les espaces multimédias notamment (cf réflexion admiroute. Notamment voir l'exemple de Brest). Ainsi, en définissant la ville dans sa globalité et sa complexité, avec ses structures de télécommunications et la mise en place d'accès à Internet, on pourra mieux comprendre comment les city-guides se sont implantés dans cet environnement. Sur ce sujet, un document très intéressant est sortir, "Lyon et les Nouvelles technologies de l'information et des communications" (www.mairie-lyon.fr/fr/focus/actuz_socinfo.html) produit par le comité de Millénaire 3. II. Difficile ancrage des sites dans cet espace? Au niveau informationnel, cet espace a été approprié historiquement par la presse écrite, la radio puis la télévision. Internet est le dernier acteur à s'être implanté. Tout en ayant un souci de comparaison avec les autres médias, nous verrons comment les city-guides ont pris position dans l'environnement urbain, étudié ci-dessus, et quelles sont leurs intentions d'évolution. A. Implantation et stratégie Webcity étant le premier implanté, l'analyse s'appuiera particulièrement sur ce site. On pourra alors voir l'évolution depuis 1997. Dans une petite structure au départ, quasi isolée, Webcity s'est constitué d'un véritable réseau avec des partenariats, des liens... A côté, Webstub tente de faire la même chose. Il serait intéressant de suivre aussi de près les débuts de Vivalyon. Notamment, chacun, dans leur première démarche, est allé se faire reconnaître au Club de la presse. La stratégie semble être a priori claire: avoir le plus de liens possibles. C'est la course aux partenariats, à l'abonnement de la lettre de diffusion, aux liens avec d'autres sites. Avec un seul but: les internautes doivent converger vers leur site. B. Handicaps L'analyse ne serait pas exacte si on évoquait pas les écueils auxquels sont confrontés ces city-guides. Ils sont de plusieurs ordres: - financier: par exemple, Webcity est encore loin de faire du bénéfice. Se pose aussi le problème du financement. - le temps: dans ce domaine, tout va très vite. C'est la course au temps. La distance, le recul par rapport à la situation donnée est alors moins évident. - leur récente création: pas de réseau de correspondants notamment. Mais cette "fraîcheur" peut donner, au contraire, une nouvelle vision de l'information - le public: encore assez restreint - la reconnaissance En plus de toutes ces difficultés, qu'il faudra peser avec précision, les city-guides sont dans une situation réelle de concurrence. III. Accroissement de la concurrence La principale caractéristique de l'environnement médiatique local actuel est la concurrence qu'on pourrait appeler de "sélective". Si la presse écrite, la radio et la télévision sont complémentaires, il n'est pas évident qu'Internet rentre dans la même logique, même si des travaux ont démontré notamment qu'Internet et la presse écrite étaient des médias complémentaires. Il semble, par exemple, que des Internautes privilégient exclusivement le réseau des réseaux et délaissent complètement les autres médias. Pour autant, les médias traditionnels restent bien ancrés dans le paysage local, même si certains comme Le Progrès ont dû subir des restructurations avec l'informatisation du système Ceux-ci tentent même de ne pas laisser la voie "Internet" à d'autres acteurs en créant leurs propres sites. A. Concurrence avec les médias traditionnels A Lyon, en presse écrite, nous pouvons repérer un quotidien (Le Progrès/Lyon Matin), un hebdomadaire (Lyon Capitale) et deux mensuels (Lyon Mag et M Lyon). Pour les radios, entre les "communautaires", les "associatives" et les professionnelles, il existe environ 23 stations locales. Enfin, pour la télévision, nous pouvons en compter deux principales : France 3 régionale et Télé Lyon Métropole (TLM). Dans cette étude, nous ne pourrions étudier à la loupe tous ces médias. Ce travail fastidieux aurait plutôt l'inconvénient de pas dégager les traits caractéristiques de la situation. Il s'agit ici de voir les médias traditionnels qui ont un véritable poids sur l'environnement local et qui ont une stratégie Internet. Dans ce sens, nous étudieront plus particulièrement Le Progrès et Lyon capitale pour la presse écrite, et France 3 régionale et TLM pour la télévision. Mais nous n'oublierons pas les radios. Le choix des stations, à la vue de son nombre, sera nécessairement à la limite de l'arbitraire. Nous prendrons alors une radio communautaire (radio Salam), une radio associative (radio canut) et une radio professionnelle (radio scoop). Des alliances peuvent se créer entre ces médias. Ainsi TLM s'est associé avec le mensuel M Lyon pour sa rubrique "VIP". M Lyon qui se définit sur TLM comme "city-magazine". Le mot "city" ne semble pas être au hasard et a été sûrement influencé par la sémiotique d'Internet avec ces "city-guides" B. Concurrence avec les sites de ces médias traditionnels Chacun de ces médias, presse écrite et télévision, a développé leur site Internet. La presse écrite n'a pas encore défini une véritable stratégie concurrentielle : un site vitrine pour Le Progrès, qui n'est pas arrivé pour l'instant le problème des droits d'auteur et juste une mise en ligne des articles pour Lyon Capitale. Pour la télévision, France 3 Régional semble faire le minimum, alors que TLM essaye d'exploiter toutes les capacités que peut avoir Internet. Pour les radios, les stratégies sont aussi différentes. Mais, ici, la raison essentielle de cette spécificité semble être d'ordre financier. Nous pourrons voir alors trois stratégies concurrentielles différentes : 1. être juste présent sur Internet (site-vitrine) 2. reproduire le contenu du support traditionnel 3. exploiter au maximum Internet C. Concurrence entre les city-guides Webcity, en étant le premier implanté, a pour l'instant substantiel. Il est en situation de domination par rapport à Webstub et maintenant Vivalyon. Il s'agit alors d'étudier cette domination, quelles sont caractéristiques et se demander si cette domination peut perdurer, sans dans le piège du futurisme. Autrement, la prédominance a priori de Webcity ne pervertit-elle pas le système? Comment peuvent les autres city-guides le concurrencer? Et comment Webcity réagit-il à cette nouvelle donne : la concurrence? 2ème partie: Les webzines lyonnais, l'état des lieux Cette deuxième partie sera exclusivement descriptive, factuelle. Il s'agira de donner des chiffres, de rendre des structures existences, d'étudier le contenu des "webzines" lyonnais. Dans ce terme générique est compris les city-guides, les sites d'annonces/agenda et les sites thématiques. C'est en distinguant ces trois types de sites que nous les analyserons. I. Sites de petites annonces/agenda (Lyonweb, Citvox, ...) Ce premier type de site ne rend pas compte de l'actualité régionale mais donne exclusivement des services. C'est, par exemple, la fonction principale du site du Progrès. Et la première "valeur ajoutée" de ces sites sont les petites annonces. Or, c'est dans en partie dans ce domaine que la presse quotidienne régionale s'appuie pour financer ses activités. Nous pouvons aussi observer une sorte d'annuaire sur Internet avec un répertoire des sites lyonnais comme Lyon Web. Il s'agit bien, ici de se placer au niveau des services. On pourra alors se demander si ce type de site, grâce à sa description, est viable et peut être donc un concurrent potentiel à la PQR. A. Les sites des petites annonces B. Les sites/agendas II. Les sites d'informations thématiques (Lyon People, Le Renard, Plumart) Ce sont des sites d'informations locales mais elles sont axées exclusivement sur un thème. Ici, il s'agit du "people" et de la culture. Nous mettrons particulièrement l'accent sur Le Renard qui est un webzine géré par des étudiants. Ce qui nous permettre d'étudier comment Internet peut permettre de donner une autre vision de l'information locale. Celle-ci pourrait être même appelée "information alternative". III. Les sites d'informations locales générales Nous terminons cette deuxième partie par les sites les plus "complets", c'est-à-dire, comme Webcity ou Webstub, des sites qui proposent et des services, et des articles, et des liens avec d'autres sites. Ces sites semblent être le concurrent potentiel le plus "dangereux" pour les médias traditionnels. Mais, avant tout, il ne faut pas oublier que des portails nationaux comme Yahoo.fr et Voila proposent eux aussi des informations locales. A. Des portails nationaux Dans un contexte de globalisation et de régionalisation, les portails tentent de s'ouvrir à l'international et aux régions. Ainsi proposent-ils des informations locales dans leurs rubriques. Mais d'où viennent ces informations ? Quel en est le contenu? Comment sont-elles actualisées? A quoi répond cette logique de délocalisation? B. Des sites locaux Enfin, des informations et des services sont proposés par des acteurs locaux. Ces sites se portent exclusivement sur la ville de Lyon et ont une réelle stratégie de domination. Pour autant, il faut nuancer le propos en distinguant les acteurs: les institutionnels et les "professionnels de l'information". 1. Les acteurs institutionnels: les sites officiels de la ville de Lyon et de la Communauté urbaine Il est intéressant de noter que des institutions locales ont voulu s'immiscer dans le paysage médiatique local et proposer leur propre vision de l'information. On pourra voir de près la transformation du site, cet été, du Grand Lyon qui a clairement affiché sa volonté de faire un "webzine". Egalement, nous étudieront quelles relations ont ces acteurs avec les autres sites d'information. 2. Les "professionnels": Webcity/Webstub/Vivalyon Nous étudierons précisément leur structure, leur organisation, leur contenu, leurs éventuels partenariats... Bref, il s'agira d'en faire un tableau descriptif à un moment donné qui aura été complété dans la première partie par leur implantation et leur stratégie. Nous pourrons alors dégager des caractéristiques communes. 3ème partie: Etude de cas: Journaliste au quotidien à Lyon Webstub/Webcity/VivaLyon Le Monde Interactif du 15 novembre 2000 titrait un article "Une anthropologue en pays Web". L'anthropologue Isabelle Tisserand a ainsi opté pour une "anthropologie numérique" pour y découvrir les comportements des acteurs du réseau des réseaux. Ces acteurs sont essentiellement, ici, les journalistes. Car le principal enjeu est l'information, quelle qu'elle soit. Dans cette dernière partie, pour mieux appréhender le travail auquel sont confrontés les journalistes, nous adopterons une approche socio-ethnologique. Les matériaux sont pratiquement bruts puisqu'ils seront issus d'observations, notamment d'observations participantes, d'entretiens et de questionnaires. I. Webjournaliste au jour le jour Ce sous-titre est une sorte de paraphrase du titre du livre "Journalistes au quotidien- Outils pour une socioanalyse des pratiques journalistiques" d'Alain Accardo, qui a ensuite publié "Journalistes précaires". Nous analyserons ainsi la pratique journalistique sur Internet avec pour principale question: comment ces journalistes travaillent-ils sur Internet? II. Construction d'une identité Le métier de "webjournaliste" est récent. De nouvelles pratiques se sont créées (voir ci-dessus). De ce fait, une identité, avec ses normes et ses valeurs, doit se construire. A l'aide de l'étude des pratiques, nous analyserons comment cette identité se construit. Autrement dit, d'où viennent ces journalistes? Quelle a été leur formation? Appartiennent-ils au métier de "journaliste" en général ou se considèrent-ils comme à part? III. Difficile reconnaissance et légitimation La question de l'identité est étroitement liée à celles de la reconnaissance et de la légitimation. Or, il semble que les journalistes exerçant exclusivement sur Internet ne soient pas réellement acceptés par la profession dans sa globalité et par les individus en particulier. Certains journalistes ont, par exemple, de la difficulté à avoir sa carte de presse. L'information sur Internet serait-il moins crédible que dans les médias traditionnels? La nouveauté signifierait-elle "amateurisme"? DERNIERE MISE A JOUR: 16 mars 2001 Ce document est sans copy right. La seule restriction est de juste citer la source, merci. |
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