NON
Lundi 22 avril, 9 a.m., Christchurch (NZ),on me réveille juste après avoir eu un coup de fil de France. Ce scénario, si noir quimpossible, est plaqué contre mes cheveux ébouriffés. Le rêve qui se transforme en cauchemard. Quelle est cette France frileuse, repliée sur elle-même, enfermée dans une logique dauto-destruction ? La lepénisation des esprits est bien réelle : linsécurité avant tout, aussi imaginaire soit-elle.Lui qui avait failli ne pas se présenter à cause des signatures, lui qui avait encore déclaré quelques jours être présent au 2nd tour. Là, javais ris au éclat. Maintenant, je ris jaune. Et Jospin ? On peut être très critique envers lui mais il a comme même appliqué une politique pd 5 ans qui a été appréciée par la majorité des Français. Et parce quil aurait mal communiqué, parce que les derniers événements « ont fait peur » . On le sanctionne sur quelques mois. Que mérite Chirac ? Rien, à lexception davoir juste suscité des peurs irrationnelles. Une campagne qui ennuyait ; des résultats en électrochocs. Ce matin, je me suis réveillé avec la gueule de bois. Si loin de la France, jai honte dêtre Français.
pPlusieurs facteurs pourraient expliqur le fort vote du candidat du Front National :
-labsence de projets
pour les deux principaux candidats. Aucune visibilité, aucun
avenir à présenter, aucun enthousiasme.
- une mauvaise campagne de Jospin qui na jms réussi à se
placer, vacillant entre des discours sur linsécurité puis
en tentant de récupérer des voix de lextrème gauche. A
force de bouger, le flou
Qd on a une ligne, on la tient
jusquau bout. Cest ce quil avait fait en 1995
et même sil avait perdu, il avait eu un score raisonnable.
-de plus, Jospin est au pouvoir depuis 5 ans. Cela use bcp. Chirac lui na rien fait et ne sest avancé de rien. Il a eu juste gardé une base minimale (son score nest vraiment pas terrible)
- Les attentats du 11 sept, les derniers évts en banlieue : une PEUR. Une partie des Français ont peur. Peur irrationnelle mais peur comme même. Logique de la peur : lexclusion, le rejet, la facilité, trouver un bouc émissaire, etc. Le Pen, qui martèle ses discours depuis 20 ans, est le candidat idéal.
-Le thème de linsécurité crédibilisé par Chirac durt tte la campagne et même de tps en tps par Jospin.
-Des Français qui, enfermés dans leur maison, ne prennent pas cs de la bonne situation de la France. Aucune perspective, aucune comparaison Déplorable !
-Un ras-de-bol gal dune classe politique qui narrive pas à se renouveler.
Après, il faut bien donner de vrais arguments ou plutôt, redonner les arguments afin de convaincre chacune des personnes rencontrée qui clament leur adhérence à Le Pen :
- la race nexiste scientifiquement pas : « 75 % des gènes humains connus ne varient pas du tout Les définitions sociales et historiques sont biologiquement arbitraires La différence génétique entre noirs et blancs est négligable par rapport au polymorphisme de chaque groupe » ( Hannaford I., Race : The History of an Idea in the West, 1996).
-La race est une idée. Et cest idée quil faut combattre. Plutôt de parler de France multiraciale, il est plus juste de décrire une France multiethnique dans le sens que les différences sont culturelles, non biologiques.
-A partir de là, re-réflexion sur la capacité dune nation à intégrer ces ethnies : politique sociale, politique économique, politique de la ville Lexemple des sans-papiers est flagrant : le non-droit absolu.
-Ainsi, sinterroger sur leffet exacerbé de lindividualisme dans les démocraties modernes. La perte du collectif, de la solidarité avec la déperdition de linfluence des solidarités intermédiaires : lécole, léglise, les partis politiques, le service militaire (qui avait un rôle social), la famille
LEurope peut alors se voir comme une perspective afin de redonner un sens à une communauté de peuples. LEurope, que dénie justement le Pen, est peut-être cette idée quil faut promouvoir, afin de sortir du cercle franco-français ds lequel les candidats y sont restés.
NON